Le Grand Sud, vestiges d’un cataclysme, respire sous les décombres.

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Ici à Port-au-Prince, l’atmosphère est plutôt calme, comme si les esprits délectent entre eux le goût amer des récents événements survenus en Haïti. L’heure est à la panique dans le Grand Sud. À Delmas, les bruits des sirènes des ambulances retentissent à longueur de journée. Comment ne pas penser qu’elles transportent en majeure partie, les blessés du séisme du 14 Août 2021? Et aussi, de là où je suis, j’assiste à répétition aux décollages d’hélicoptères en direction du Sud; un scénario auquel je n’assiste pas d’habitude.

Mon cœur est en peine et sur mon âme se distille un sentiment d’amertume et de mélancolie que je peine à expliquer. Maudit soit ce tremblement de terre qui ajoute aux faits à penser que Haïti est un pays maudit. Et bien sûr pour indices de justification, nous avons sous nos pieds, au tréfonds même de la terre et de nos mers environnantes, autant de failles que nous en avons dans les recoins sombres et corruptibles de nos institutions gouvernementales. On peut se demander : N’ont-ils pas raison ceux qui pensent qu’on nous a jeté un sort? Alea jacta est? Le sort est jeté puis scellé ? Je refuse tout simplement d’y croire.

Qui peut rester indifférent à la vue d’un corps inerte sous un tas de décombres, imaginant la souffrance qu’il a dû endurer avant de rendre l’âme, ou même se manquer de se réjouir du miracle de retrouver quelqu’un enfoui et qui respire encore même après des jours. Ces gens qui, après avoir vécu l’effroi d’un enfer que même Dante ne saurait décrire, ne se sont pas vus épargner par une Grace qui leur a fait vivre le froid, la nuit la plus glaciale de leur vie. Hélas ! Dans le noir, même une bonne étoile ne pouvait leur faire un sourire lumineux. Ils ont résisté entre rester sous les pluies diluviennes ou regagner ce qui leur restait d’abris; Direz-vous qu’ils pouvaient faire un choix raisonnable ?

Mes yeux se fondent en larmes, et pendant un moment j’arrête d’imaginer et je me mets dans leurs peaux; Ineffables sont mes sentiments. Pourtant une inquiétude que je me dois d’exprimer demeure. Ces gens du Sud, vont-ils être assistés comme les êtres humains qu’ils sont? Bénéficieront-ils pleinement des aides qui leur ont été et seront acheminées ? Si les réponses à ces questions sont non, pas vraiment ou je ne pense pas, alors ceux-là qui leur refuseront ces aides se maudiront eux-mêmes.

Partout dans le monde, le déchaînement des éléments inquiète. Les forces de la nature ont tellement de choses à nous apprendre mais trop souvent à notre grand dam, elles tirent profit de nos faiblesses pour nous faire nous lamenter. Apprenons à les écouter et peut-être nous arriverons à éviter bien des choses.

JeSuisLeGrandSud – #Solidarité

Par Richard Harrythson Flecher Delmas, le 18 août 2021.

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