Sept mois après l’assassinat de Jovenel Moïse, la représentante spéciale du secrétaire général de l’ONU et également cheffe de la mission du Bureau Intégré des Nations Unies en Haïti (BINUH), Mme Helen La Lime, est intervenue, ce vendredi 18 février sur les tribunes du Conseil de sécurité, pour faire le bilan de la situation socio-économique et politique du pays. Elle a peint un tableau obscur de la situation sécuritaire et politique en Haïti tout en proposant des solutions.
Selon Helen La Lime, la seule issue à cette spirale interminable de crise politique, c’est un dialogue constructif entre les acteurs pour orienter le pays vers un processus qui permettra la tenue d’élections. Elle croit qu’un élan semble se créer autour d’un effort visant à former un conseil électoral provisoire inclusif, crédible et efficace qui inspirerait confiance parmi une masse critique de parties prenantes nationales.
Sur le plan sécuritaire, elle a noté que « les groupes armés criminels ont une forte emprise sur la vie économique et sociale de millions d’enfants, de femmes et d’hommes. Leur recours aveugle aux enlèvements, aux meurtres ainsi qu’aux violences sexuelles et sexistes comme moyen de terroriser les populations locales dans la lutte pour étendre leur contrôle territorial est particulièrement odieux ».
« Pourtant, une force de police débordée, en sous-effectif et sous-financée ne peut à elle seule freiner la montée alarmante de l’insécurité générée par les gangs. Il est certain que le phénomène des gangs ne peut être réglé uniquement par le maintien de l’ordre», dit-elle.
« Une approche d’application de la loi, qui intègre un contrôle accru des flux illégaux d’armes, doit être complétée par des projets socio-économiques et des activités de réinsertion visant à générer des emplois et des revenus dans les quartiers les plus touchés par le fléau de la violence des gangs », a t-elle poursuivi.
L’envoyée de l’ONU a aussi estimé que le système judiciaire haïtien souffre de graves faiblesses structurelles, une situation humanitaire désastreuse, dit-elle, pour aborder dans son discours la situation humanitaire du pays.
Ella a ajouté pour dire que le séisme a aggravé une situation humanitaire déjà désastreuse. Plus de 4,9 millions de personnes, soit 43% de la population du pays, a besoin d’une aide humanitaire d’urgence.