Port-au-Prince, mercredi 19 janvier 2022[ UNISSONS INFOS]
Le doyen du tribunal de première instance de Port-au-Prince, Me. Bernard Saint-Vil a refusé la demande de prorogation faite par le juge d’instruction Garry Orélien, en charge de l’enquête judiciaire autour du dossier de l’assassinat de l’ancien président Jovenel Moïse
Voilà plusieurs mois, soit en août 2021, depuis que Me Garry Orélien a été désigné comme juge instructeur sur le dossier concernant l’assassinat de l’ancien chef d’État haïtien, Jovenel Moïse. À l’évidence, Garry Orélien n’a pas fait des avancées significatives dans l’enquête, sinon l’arrestation de trois (3) agents qui étaient affectés à l’Unité de Sécurité Générale du Palais National (USGPN), le 24 septembre 2021, d’après le rapport du Réseau National de Défense des Droits Humains (RNDDH). L’enquête piétine.
D’un autre côté, les récents rebondissements dans l’enquête sont dus à l’arrestation en terre étrangère de plusieurs suspects-clés et de l’ouverture de l’enquête par les autorités américaines. En effet, l’un des mercenaires colombiens Mario A. Palacios Palacios a été arrêté à la Jamaïque puis rapatrié dans son pays d’origine Colombie. Il a été à nouveau appréhendé puis transféré aux États-Unis pour être finalement entendu par un juge fédéral à Miami alors qu’il transitait au Panama.
Le deuxième suspect-clé arrêté n’est autre que l’homme d’affaires, Rodolphe Jaar. Il a été appréhendé, le 7 janvier 2022, en République Dominicaine. Rodolphe Jaar, qui est également un trafiquant de drogue, a été transféré aux USA où il a révélé certains détails sur la planification de l’assassinat. Il a révélé les noms d’autres personnes toujours en cavale, dont Cinéus Francis Alexis, Ashkard Pierre, un ancien diplomate et Joseph Félix Badio, un ancien consultant au ministère haïtien de la Justice et un fonctionnaire de l’unité anti-corruption du gouvernement.
Et dernièrement a eu lieu l’arrestation de l’ancien sénateur haïtien John Joël Joseph. Il a été arrêté, à la Jamaïque, vendredi 14 janvier 2022. Les autorités haïtiennes ne prévoient pas de demander l’extradition de ce dernier et le laissent aux autorités américaines.
Considérant ces informations et surtout l’article 97 du décret du 22 août 1997 relatif à l’organisation judiciaire brandi par le doyen du TPI de Port-au-Prince, Me Bernard Saint-Vil, rien de surprenant en ce qui a trait au rejet de la demande de prorogation émise par le Garry Orélien.