Ce 27 juin 2021, marque la date préalablement retenue pour la réalisation du scrutin référendaire qui n’a pas lieu. Depuis le début de l’année 2021, le gouvernement avait consacré ce nouvel an « L’année du Référendum ». Conseil Électoral et comité de rédaction établis depuis 2020, le Président Jovenel Moïse a même nommé un ministre délégué pour la question référendaire, Monsieur Mathias Pierre. Depuis février 2021, le premier draft de l’avant-projet constitutionnel a été publié et soumis au débat national. Le processus déclenché a suscité beaucoup de contradiction et d’opposition mais le gouvernement s’est dit : “quoi qu’il advienne” dans une logique de fin qui justifie les moyens.
Les contestations de la réforme constitutionnelle sont justifiées par diverses raisons. Certaines raisons sont liées au fond. Des dispositions contenues dans le draft sont vues comme favorables à une dictature présidentielle alors que les personnes qui sont pour le projet estiment au contraire que celles-ci empêchent au Parlement d’abuser de son pouvoir.
Une deuxième version du texte a été publiée le mois dernier pourtant d’autres personnes ne prennent même pas le temps de se renseigner sur le fonds car elles voient un problème en l’initiateur de la réforme : Le Président Jovenel Moïse et dans le processus qui n’est pas inclusif.
Des juristes rejettent cette réforme car il n’y a aucune provision légale qui la prévoit alors que d’autres pensent que la rédaction d’une constitution relève du droit naturel du peuple souverain. Il y a une autre catégorie qui clame l’illégalité du référendum constitutionnel mais qui appelle à un large accord politique pour le réaliser.
Les contestations du référendum se font aussi dans les rues par des manifestations, par des menaces d’incendie des centres de vote. Tous les moyens sont bons pour empêcher le référendum. Les opposants au référendum sont également dans la logique de fin qui justifie les moyens.
La nature semble être aussi contre le référendum. La recrudescence des cas du coronavirus en cette période et la multiplication des violences des gangs armés dans les quartiers populaires compliquent la faisabilité du référendum. Pourtant, le gouvernement crie : Référendum quand même.
Une situation humanitaire vient de surcroît fragiliser le processus. Des milliers de réfugiés qui ne peuvent pas rentrer chez eux à cause des gangs. Des gangs qui donnent le ton et qui montrent les dessous d’un gouvernement inefficace.
Devant ces faits, il y a lieu de dire que le référendum est pris dans un grand blocus, dans le sens créole du terme. Apparemment, le pouvoir est optimiste. La veille de ce 27 juin, c’était l’anniversaire du Président Jovenel Moïse. Si M.Moïse ne peut se permettre le référendum comme cadeau d’anniversaire, son conseiller Rénald Lubérice lui a souhaité pour ce nouveau printemps : Référendum et Élections Générales. Pour les opposants au projet, l’on ne peut même pas parler de « blocus » car le référendum n’aura pas lieu ce 27 juin et n’a aucune chance d’avoir lieu avec le pouvoir en place. Ils affirment que le gouvernement ne fait que gaspiller du temps et de l’argent.
Update: Selon un tweet du journaliste Windy Phele, un nouveau calendrier concernant le référendum sera publié cette semaine. Il y a de fortes chances que le référendum se tienne le 26 septembre prochain, qu’il se réalise au même moment que les élections. Dans un tel schéma, les élections se feront sous l’égide de la constitution de 1987.
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