Windy Phele ou le courage d’avoir son opinion !

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Depuis quelque temps, Windy Phele est un nom qui défile sur les réseaux sociaux. S’il faut croire tout ce qui se dit sur internet, Windy Phele, serait un propagandiste et un défenseur du pouvoir PHTK. Cette rumeur, jusque-là non prouvée est présentée comme un catéchisme par un certain patron de média et un certain média en ligne. Dans la course au dénigrement contre la personne de Monsieur Phele, dans cette ruée aux articles « Buzz » visant à le déstabiliser, ces journalistes ont oublié d’apporter la preuve de ce qu’ils avancent. À ce stade, il est utile de se demander si le métier de journaliste a subi une évolution en Haiti qui consisterait désormais à alimenter des rumeurs, à assassiner les caractères parce que la liberté d’opinion, désormais, est une violation du code déontologique de ce métier qui devrait, pourtant, être le gardien des libertés et de la tolérance. 

Après tout ce que les journalistes ont subi pendant la dictature – mentionnons Liliane Pierre-Paul ou Konpè Filo – les attaques contre des journalistes parce que soi-disant, ils sont proches du pouvoir ne sont que des stratégies réactionnaires.

Dans l’hypothèse où Phele serait pour le régime en place, la constitution de 1987 ne garantit-elle pas la liberté de conscience et la liberté d’opinion ? S’il est mal qu’un journaliste produise des analyses, ces patrons de média ne sont-ils pas eux-mêmes des leaders d’opinion ? N’ont-ils pas leur propre espace pour commenter la politique ? Dans une société démocratique, le pluralisme n’est-il pas plus avantageux dans la mesure où le public peut avoir accès à plusieurs types de réflexion, de position. Poser sa position comme la seule position correcte, n’est-ce pas autoritaire ? N’est-ce pas totalitaire ?

En réalité, Windy Phele n’est pas le problème, il est plutôt l’une des expressions d’une maladie qui ronge la société haïtienne pour son grand malheur: l’intolérance. En 2020, la Radio Caraïbes a subi des attaques à cause d’un de ses journalistes qui a été perçu comme proche du pouvoir. L’Intolérance a été telle que la Radio avait subi des incendies et des saccages. L’on a alors oublié que ce même média offre sa plateforme aux opposants et qu’elle donne de la place aux leaders d’opinion qui sont contre le pouvoir. L’erreur que Radio Caraïbes a commise a été de ne pas exclure ceux qui pensent différemment. 

Comme quoi, seulement ces journalistes militants ont reçu du divin la capacité de parler au nom du peuple. Comme quoi porter la cause du peuple se résume à être esclave de ce que pensent ces messieurs.

Par ailleurs, il faut reconnaître que Windy Phele s’est inscrit en faux contre l’argument juridique de la Professeure Manigat qui avait stipulé que le mandat présidentiel de Jovenel Moïse a constitutionnellement pris fin le 7 février 2021. Windy Phele a clairement pris position en faveur du référendum et valide le texte de l’avant-projet. Monsieur Phele dit se positionner au nom de ses propres réflexions juridiques.

Il importe peu de savoir entre Phele et Manigat qui a raison ou de déterminer quelle interprétation de l’article 284-3 de la constitution de 1987 est la meilleure. Il y aura toujours matière à débattre et il y aura des arguments à corroborer quelle que soit la position. En ce sens, il serait inadmissible que les arguments de Windy Phele soient imposés à tous. Autant qu’il a le droit de les partager, autant que ceux qui pensent le contraire et les journalistes ayant une position différente peuvent avoir des contrarguments. Seulement, l’intérêt de tout débat constructif doit être la recherche de la vérité. Du choc des idées jaillit la lumière, disait Boileau. Mais les journalistes accusateurs semblent être en panne d’arguments et d’idées, du coup ils s’attaquent à la personnalité et à la vie privée de Windy Phele.

Sans preuve aucune, ce certain média en ligne a établi que Windy Phele est passé de victime du PHTK à propagandiste. La propagande c’est un travail. Depuis quand dire ce que l’on pense implique que l’on soit un propagandiste ? Il n’a même pas recouru au conditionnel pour avoir le « buzz ». S’amusant à prendre des publications faites par Windy Phele dans lesquelles il fait des points de droit discutables, l’accusateur n’a même pas pu relever une publication où Windy Phele présente le PHTK comme un régime utile au pays. Chose impossible d’ailleurs car Windy Phele n’a jamais pris une position publique en faveur du PHTK.

Le certain média devrait comprendre qu’entre des analyses juridiques et des sensibilités politiques militantes, il y a un grand écart. Appuyer une norme juridique n’est nullement appuyer un acteur politique. 

Il a mentionné que Windy Phele a beaucoup reçu de support du directeur général de Radio Zénith Rony Colin comme pour insinuer sans avoir le cran de l’écrire qu’en vertu d’une quelconque aide, Windy Phele devait nécessairement avoir la même position que le PDG Rony Colin. Comme s’il ne s’agissait pas de deux personnes à part entière ! Parce qu’ils n’ont pas la même lecture des choses, ils devraient se faire la guerre !

En attendant que les preuves du contrat de propagande entre Windy Phele et le PHTK soient rendues publiques, qu’il soit permis de féliciter le courage de Windy Phele de résister aux intolérants, de lutter pour son droit à l’opinion quoiqu’il en coûte. Il faut beaucoup de dépassement de soi pour oser ne pas prendre le même chemin que la foule malgré calomnies, malgré rumeurs.

Il faut beaucoup de dimension pour prendre des positions contraires aux voix dites autorisées comme Mirlande Manigat, pour avoir des convictions différentes d’un père adoptif qui lui a tout donné sans jamais manquer de respect et sans jamais oublier. Il n’est pas donné à tous d’être victime d’un régime et de ne pas laisser la rancune aveugler tout esprit de discernement et d’objectivité. Cela relève des grands hommes comme Nelson Mandela ; et en attendant que Messieurs les Journalistes apportent les preuves, il convient de dire que cela relève de Windy Phele, Symbole de résistance.

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