L’ Église Catholique, victime de l’insécurité par le kidnapping de 7 de ses adhérents, est au coeur de l’actualité. Le jeudi 15 avril, ses évêques ont célébré une messe contre le kidnapping. Cela a mal tourné car des militants ont infiltré la messe et la Police a bombardé l’enceinte de l’Église avec du gaz lacrymogène. Cet événement a poussé le journaliste James Jean-Pierre à questionner l’incident dans son émission “Let’s Talk” diffusée en direct le jeudi 15 avril. Son invité, le journaliste Windy Phele en a profité pour critiquer l’attitude complice du secteur religieux dans la crise actuelle.
Ce qui s’est passé à l’Église Saint-Pierre est du jamais vu selon certains haïtiens indignés par l’action des policiers dans un espace sacré. Sans émettre de contradiction, le journaliste Windy Phele très visé actuellement, a été beaucoup plus profond pour tenter de dégager la cause de cette dérive. Selon lui, l’incident à Saint-Pierre est le résultat de la mauvaise gouvernance des dirigeants et de l’opposition qui n’opère que par la turbulence. La responsabilité s’étend même jusqu’au secteur religieux dont l’Église Catholique, a souligné Windy Phele.
L’Église en général revêt d’une grande importance dans la société. Elle devrait donner l’exemple en se démarquant des pratiques des dirigeants et des opposants. Cependant, Windy Phele constate que le secteur religieux, notamment les catholiques et les protestants se sont positionnés du côté de l’opposition. Les chrétiens ont été jusqu’à faire une interprétation politique de la Constitution alors qu’ils ne sont pas juges constitutionnels. L’Église aurait dû aider à trouver une solution à la crise actuelle et non alimenter le chaos. Elle aurait dû envisager de s’asseoir avec les dirigeants et les opposants pour empêcher le pire.
La mauvaise gouvernance d’une part et la mauvaise opposition d’autre part ont fini par faire des victimes de tout type. Le chaos que l’Église Catholique a alimenté en se politisant a déstabilisé les institutions. Or, il faut une véritable politique publique impliquant toutes les institutions et pouvoirs politiques pour adresser et résoudre progressivement le problème d’insécurité dont le kidnapping, a argué Monsieur Phele.
L’Église doit prendre de la hauteur pour permettre l’entente en lieu et place de la discorde. Les turbulences politiques ne conduisent qu’à l’instabilité et la faillite des institutions. Le problème de l’insécurité n’est pas une stratégie politique du pouvoir ou de l’opposition, estime Windy. C’est un mal profond qui devra être géré sur le long terme avec des mesures profondes. La solution à ce problème passe par le renforcement des institutions, par la concertation et par un climat politique de stabilité.