UNISSONS NOUS UNISSONS NOUS
La rue, c’est fini pour la bande à André Michel, tout au moins, elle sera en mode pause pendant la gouvernance intérimaire du Premier Ministre Ariel Henry. « C’est avec douleur » dit André Michel que le Secteur Démocratique et Populaire fait le choix de se joindre à un accord politique quand ce mouvement politique a pris naissance dans la mobilisation et dans la contestation politique. Si le SDP a signé cet accord politique, c’est parce que les revendications populaires y figurent et que le Premier Ministre Ariel Henry les prendra en considération. Parmi les revendications populaires, André Michel a cité la libération des prisonniers politiques, les procès Petrocaribe et des Massacres à Lasaline et àDelmas 32, une bonne gestion des fonds publics etc. La seule concession politique faite par le SDP est d’accepter un exécutif monocéphale, un exécutif avec un seul chef : le PM Henry alors qu’auparavant le SDP voulait un exécutif bicéphale avec Président et Premier Ministre. «Le compromis en politique n’est pas signe de faiblesse » nous dit André Michel. Une réalité que certains peinent encore à croire. Ce que le temps peut faire bouger les choses. André Michel qui parle aujourd’hui de compromis, de concession, de dialogue permanent ! En effet, cela est bien historique.
Le compromis historique, le pays en a effectivement besoin. Tellement de problèmes sociaux noyés par une lutte entre les professionnels de la politique. Une crise politique qui a tellement duré et qui ne fait qu’affaiblir l’Etat, pimenter l’instabilité. « L’heure est venue de construire le pays », a stipulé l’avocat qui prend finalement conscience. Ce qu’il aurait été bon qu’il l’ait compris au cours des années précédentes, Haïti n’aurait pas connu le « Peyi Lòk » où une majorité silencieuse fut retenue de force chez elle, sous la pression des barricades; où des écoliers ont été privés du droit à l’éducation à cause des querelles politiques qui ne les concernaient pas. Moins de petites et de moyennes entreprises auraient connu la colère des manifestants. Après tout, il a toujours été l’heure de construire le pays, il y a toujours eu tant de problèmes. La faim, l’insécurité, la vulnérabilité aux phénomènes naturels ont toujours été, sont beaucoup plus graves que la politique. Pourtant ce ne sont pas ces problèmes qui font la une des médias, ce ne sont pas ces sujets qui sont priorisés par les leaders d’opinion tant les politiciens résument les problèmes du pays à ce qui est uniquement dans leur intérêt.
Haïti va connaître une nouvelle étape, ont promis les signataires de l’accord qui donnent une chance à Ariel Henry. Le chef de la Primature est plus chanceux que le Président Jovenel Moïse mort sans obtenir le dialogue qu’il disait chercher avec ses farouches opposants. Espérons que le pays pourra profiter de ce calme de la part des opposants comme les membres du SDP qui savent utiliser la rue dans un sens ou dans l’autre. D’ailleurs, ce qu’André Michel croyait être le plus grand obstacle à la résolution des problèmes du pays, la gouvernance de Jovenel Moïse n’est plus d’actualité. Il est donc curieux de voir André Michel et ses camarades du SDP à l’œuvre dans le cadre de l’exécution de cet accord qu’ils ont signé.
Dans son intervention, André Michel a parlé de cellules anti-gangs et prouve au moins qu’il est conscient du problème de l’insécurité. Il n’est sans doute pas trop tôt pour le compromis, le pays a tant souffert. Il n’est pas trop tard non plus. Difficile de savoir si les signataires de l’accord pro Ariel Henry vont pouvoir atterrir mais au moins nous pouvons espérer que le Secteur Démocratique va aider à permettre une once de stabilité dans le pays. La rue c’est fini pour le SDP, tout au moins, elle sera en mode pause pendant la gouvernance d’Ariel Henry. Quelle grande surprise ! Que c’est historique !
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