Après un moment d’absence dans les médias, l’actuel sénateur du Nord-Ouest Kedlaire Augustin a accordé une interview au journaliste Windy Phele le samedi 12 juin 2021. Au cours de cet entretien, Monsieur Augustin a fait le point autour des sujets d’actualité comme la réforme constitutionnelle, la fin de mandat des élus et l’insécurité.
Selon Kedlaire Augustin, il ne fait aucun doute que la question de changer la constitution par voie référendaire souffre d’un déficit de légalité. Aucun article de la Constitution en vigueur ne peut être évoqué pour justifier la légalité d’un référendum, a-t-il déclaré. Cependant, le professeur de droit constitutionnel ne minimise pas la « situation d’instabilité programmée » qui a pour cause entre autres la constitution de 1987. Le sénateur croit que la réalité sociale est telle qu’il faut tenter l’opportunité d’adresser les faiblesses de la constitution de 1987 dans une nouvelle charte, l’amendement étant techniquement impossible actuellement.
Parlant de constitution, le sénateur Augustin a donné son avis sur la suppression du sénat dans l’avant-projet constitutionnel. Il n’en disconvient pas du manque de productivité des parlementaires en général dont les sénateurs toutefois il estime que le mieux est de trouver une façon de rendre le sénat efficace. S’il fallait détruire toutes les institutions qui ne fonctionnent pas, il n’en resterait pas dans le pays, il faudrait détruire tant de ministères et même la chambre des députés. Il faut améliorer le sénat et non pas le supprimer.
Questionné par Windy Phele sur la fin de mandat du Président Moïse, Kedlaire Augustin va dans la même logique du respect du temps constitutionnel par opposition au temps électoral. Il déduit alors que légalement la fin du mandat du Président Moïse a eu lieu le 7 février 2021. Il a constaté toutefois que nous sommes devant une situation de fait où c’est Jovenel Moïse le président aujourd’hui. Il anticipe un grand chaos au 7 février 2022 si aucun accord n’est trouvé, si aucun dialogue n’a lieu entre les acteurs.
L’élu du Nord-Ouest a terminé son intervention en élaborant sur la situation d’insécurité qui frappe le quotidien des haïtiens. Le juriste estime que la solution à ce problème comporte une définition d’une vraie politique pénale et l’implication du pouvoir judiciaire. Selon lui, il y a deux types de criminels : les criminels nés et les criminels d’occasion. Il n’y a rien à faire pour les criminels nés mais L’Etat doit chercher à récupérer les criminels d’occasion en montrant l’exemple. Par exemple, Augustin croit que l’on pourrait médiatiser, vulgariser les jugements des personnes impliquées dans des kidnappings et autres crimes, cela pourrait dissuader les criminels d’occasion de continuer à violer la loi.
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